Dans le tympan au-dessus de l’entrée principale du bâtiment du Parlement, les Viennois voyaient au centre leur empereur « en chemise de nuit ». Cela a égratigné son image. Le relief de 38 tonnes en marbre de Laas représentait l’empereur François-Joseph Ier en empereur romain, vêtu d’une toge, donnant la constitution aux pays de la couronne. Les pays de la Couronne, qui sont des figures féminines allégoriques , sont reconnaissables à leurs armoiries respectives. La représentation du monarque en empereur romain indique que l’empereur se considère comme un souverain absolutiste qui préside aux destinées de la monarchie austro-hongroise. Bien que le geste de François-Joseph soit censé transmettre une invitation aux pays de la Couronne à gouverner avec lui, il ne laisse aucun doute sur le fait que l’octroi de la Constitution est considéré comme un acte de grâce unilatéral de l’empereur qui, malgré le Parlement désormais élu, conserve des droits centraux entre ses mains. L’empereur François-Joseph Ier a rejeté l’idée du parlementarisme par conviction intime jusqu’à sa mort . Avec une grande confiance en lui et croyant à la mission divine de sa maison depuis plus de 600 ans, l’empereur François-Joseph Ier s’était engagé dans un système absolutiste et centraliste . Il ne s’en est écarté que sous une pression extrême. A 18 ans, il promulgua la « Constitution de mars imposée » sans la participation d’un parlement depuis Olomouc, où la maison régnante s’était réfugiée pour échapper à la révolution de 1848. Parallèlement, en Hongrie, il a fait exécuter toute l’élite critique du pays. Formellement, il annulait déjà les concessions avec le brevet de la Saint-Sylvestre de 1851. La libération des paysans, le système douanier unique, la citoyenneté unique, la séparation de la justice et de l’administration, les jurys d’assises et l’autonomie communale sont restés en héritage de la révolution. La « patente de février » de 1861 est considérée comme l’acte de naissance du parlementarisme autrichien. La Constitution de février partageait le pouvoir législatif entre l’empereur et les deux chambres du Conseil impérial. La Chambre des députés du Reichsrat devait être constituée de députés envoyés par les parlements régionaux. Le Reichsrat, composé de 100 membres, avait une fonction consultative pour les questions de politique financière et économique. Cette réglementation a toutefois été rejetée par la Hongrie et en partie par la Galicie, qui la jugeaient encore trop centraliste. Les politiciens hongrois les ont boycottés autant que possible. Ce manifeste a lui aussi été partiellement annulé dès 1865 par la patente de suspension. Ce n’est qu’en raison de la défaite de la guerre austro-prussienne de 1866 et des lourdes dettes de guerre que l’empereur François-Joseph Ier signa en 1867 cinq lois fondamentales de l’État, également appelées en résumé « Constitution de décembre » . Ce catalogue général des droits fondamentaux est encore valable aujourd’hui en Autriche et détermine des libertés fondamentales telles que l’égalité devant la loi, la liberté de croyance et de conscience, mais aussi la liberté de science et d’enseignement. Les Hongrois imposèrent la double monarchie austro-hongroise. Il n’a accepté le suffrage universel – uniquement pour les hommes – que lorsque plusieurs grandes manifestations ont eu lieu sur le périphérique en 1905, alors qu’une révolution éclatait en Russie à ce sujet, ébranlant l’empire tsariste. Les événements à la Chambre des députés, caractérisés par des luttes et des conflits nationaux, ne se sont pas montrés orientés vers des solutions. En 1907, Vienne disposait du plus grand parlement de toute l’Europe , avec 526 députés et une bonne trentaine de partis. Les députés pouvaient s’exprimer en allemand, en tchèque, en polonais, en ukrainien, en croate, en serbe, en slovène, en italien, en roumain et en russe. Il n’y avait pas d’interprètes. Des heures de discussions permanentes ont bloqué les réunions. Ce spectacle babylonien gratuit était certes une attraction pour les touristes et les Viennois, qui pouvaient se réchauffer dans la galerie des visiteurs chauffée pendant la saison froide, mais il portait préjudice non seulement au jeune parlementarisme, mais aussi à la cohésion de la monarchie. François-Joseph Ier n’a jamais assisté à une séance de la Chambre et n’est entré que deux fois dans le bâtiment : en 1879 pour la célébration de l’égalité et en 1884 après l’achèvement des travaux. Il ne pouvait pas montrer plus clairement son aversion pour l’évolution constitutionnelle. « Je suis le dernier monarque de la vieille école. Il est de mon devoir de protéger mes peuples de leurs politiciens ! » a dit François-Joseph Ier à l’ancien président américain Theodore Roosevelt en 1910. Conseil de Time Travel : La statue de l’empereur François-Joseph Ier se trouve dans le Burggarten, à proximité de la statue de Mozart. Plus d’informations sur lui et sa vie, bien sûr, au musée Sisi et au château de Schönbrunn.
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